REFAIRE LE MONDE

“Je ne sais plus comment ça a commencé.

Ce que je sais, c'est que ce travail me plaît parce que je suis seule dans une pièce, avec des journaux et que je peux dessiner pendant des heures, installée par terre.

Pas de bureau pas de chevalet.

Non, par terre, agenouillée,  jusqu’à ce que le téléphone sonne ou que d’un coup,

je m’aperçoive que j’avais arrêté de respirer.

Un titre, un personnage m’attire.

J’y colle des couleurs.

Il m’arrive de frôler l’univers de certains peintres sans le vouloir.

Un soir tard à cause d’une femme assise seule et d’une enseigne lumineuse clignotant au-dessus de sa tête, je suis arrivée à une cousine éloignée de Hopper.

C’était bien, je l’ai jetée.”